Is it my imagination or... ? [PV Mon idole James^^]

Treize mars deux mil neuf. Vingt et une heures quarante-cinq.
Exactement quinze minutes avant le fameux couvre-feu. Ne trouvez-vous pas que c'est une excellente heure pour prendre une bonne douche chaude avant d'aller se blottir dans les couvertures? En fait, ce n'était pas vraiment LA raison numéro un pour Bryan Hartford de se doucher tard.
Le violeur se trouvait sur le seuil de la porte qui menait aux douches. Avant d'y entrer définitivement, il jeta un oeil furtif dans les environs.
Gauche, droite. Personne.
Un soupir de soulagement se fit entendre dans la salle de bains, et Bryan se décida enfin à entrer.
La principale raison pour Bryan de se doucher quinze minutes avant le couvre-feu était qu'il n'y avait personne.
Absolument personne.
Il n'y avait pas d'autres gars qui allaient rire de son corps frêle et peu avantageux. Qui allaient le rabaisser par de simples gestes, de simples claques sur les fesses en ricanant. Qui allaient le regarder bizarrement parce que certains le croyaient gai.
Qui allaient profiter de sa douche pour lui voler ses vêtements…

Ça lui était déjà arrivé une fois. La première fois qu'il avait pris une douche depuis qu'il était au pensionnat, en fait. Bryan était si gêné qu'il avait attendu que tout le monde parte avant de se décider à sortir de la douche.
Erreur.
À sa sortie, il découvrit avec surprise que ses vêtements avaient disparus. Envolés. Et même après avoir fouillé la salle de bains de fond en comble, ils étaient toujours introuvables.
Il ne lui restait qu'une solution: sortir dans le pensionnat avec une serviette enroulée autour de la taille en espérant trouver ce foutu linge! Ou bien aller s'en chercher du neuf dans sa chambre qui se trouvait à l'autre bout du corridor.
Un des corridors les plus empruntés par les pensionnaires.
On prend une grande respiration, et on sort sans se faire repérer.
Sauf qu'Hartford s'était fait repérer.
Dès sa sortie, il aperçut une bande de gars attroupés devant la porte de la salle de bains et s'étaient mis à le siffler. C'était la première fois que le violeur montrait réellement ses expresions: il était aussi rouge qu'une tomate. Et pendant que les gars criaient des "Wow Bryan, t'es trop sex!" "Ouuuh, j'ai hâte de voir ce qu'il y a sous ta serviette, mon beau!" et que les filles alentours ricanaient dans leur coin, il réussit tant bien que mal à entrer dans sa chambre.
Il n'y sortit qu'après deux jours.
Bryan William Alexis avait toujours cru que le coupable de ce méfait était Vadim Atkins, mais il n'avait aucune preuve de sa culpabilité

Maintenant, vous savez pourquoi Hartford se ne douche que quinze minutes avant le couvre-feu.
Alors qu'il était en train de se déshabiller, la porte des douches communes s'ouvrit violemment. Trop étonné pour réagir rapidement, Bryan s'était contenté de regarder dans cette direction, les mains pendantes à côté de son corps caché par un seul vêtement: ses boxers. La personne qu'il vit entrer le rendit encore plus stupéfait et cette expression sur Hartford lui donnait l’air tant stupide, avec sa bouche ouverte et ses yeux ronds.
Il s'agissait de James Stoner.
Oui oui, LE James Stoner. Celui qui était adulé par bien des filles. Celui qu'il admirait plus que tout. Celui qu'il considérant comme son modèle. Celui-là même qui se trouvait devant lui dans le but de prendre une douche. Bon, après tout, il n'y en avait pas un million, mais quand même. Le voir ici à cette heure l'étonnait réellement, car il n'était pas gêné de se montrer, il était confiant et fier de son corps... non?
Incapable de faire un pas de plus vers la douche ou la sortie, il tenta de paraître naturel en croisant les bras devant lui – comme s’il tentait de protéger son torse nu des futus-coups - et en le regardant de ses yeux vides d'expression.
Il dégageait une si belle aura, ce James Stoner... Si Bryan avait voulu montrer une quelconque expression, ça aurait été l'admiration totale.
Mais comme cela risquait d’effrayer son idole, il ne montra rien.

La journée de James avait été très chargée, si chargée qu’il n’avait pas eu le temps de se doucher. Il était maintenant vingt-et-une heure quarante-six minutes. Il lui restait moins d’un quart d’heure pour aller se laver, puis s’enfermer dans sa chambre. C’était évident qu’il n’allait pas se coucher, ayant toujours été un couche tard – et un lève tard – qui s’affirmait. Pour lui, le proverbe avait peut-être raison : « L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt.» Il n’avait pas d’avenir, vraiment pas même. Un criminel n’a jamais d’avenir, et on ne pouvait pas le nier, c’est ce qu’il était, même s’il n’en était pas fier.

Je vous ai dit que la journée de James avait été chargée, mais je ne me suis pas expliquée, pardonnez-moi. Bref, James avait décidé de faire la tournée des professionnels de l’établissement. Il avait d’abord visité le médecin. James souffrait de diabète de type 1, il avait donc quotidiennement besoin d’injections d’insuline. Pour s’assurer de son état, le médecin lui avait fait faire plusieurs tests. Les complications peuvent arriver à n’importe quel moment, il voulait donc faire attention. En plus de cela, il avait profité de l’occasion pour jouer la comédie. James aimait bien prendre des médicaments pour rien. Cela lui donnait un effet intéressant, sans avoir de problèmes. Il ne volait rien, il faisait semblant de souffrir. Ses prescriptions lui durait généralement longtemps, il n’avait pas l’habitude de se droguer chaque jour. C’est en feignant des migraines fréquentes. Il fallait dire qu’il avait toujours eu un talent pour la comédie. De plus, qui n’aurait pas confiance en cette parfaite gueule d’ange ? Il était déjà 15 heures lorsqu’il sortit de la clinique. Il fallait dire que de se lever à treize heures n’avait pas aidé.

Après avoir mangé un morceau, le jeune Stoner est allé voir la psychologue. Ce n’est pas le fait qu’elle était sexy et qu’elle portait toujours des vêtements décolletés qu’il y été allé, n’allez rien vous imaginer. James était certain qu’elle en pinçait pour lui, mais elle ne lui faisait ni chaud ni froid. Pour lui, c’était seulement une femme d’une trentaine d’années qui en savait un peu trop sur sa vie personnelle. Il lui avait parlé de plusieurs choses, principalement de ses désirs. Il ne désirait pas du sexe, ou quelque connerie du genre. Ce qu’il voulait, c’était une guitare. Il aurait voulu jouer de la musique, pour se libérer l’esprit, pour s’évader dans son monde. Il s’était plein du fait que les skateboards était interdits – ou plutôt considérés comme des armes –franchement, qui allait attaquer quelqu’un à coup de skate. Bon, peut-être que Liam l’aurait attaqué, ils étaient dans la même chambre après tout.

Bref, James avait tellement été occupé qu’il était en retard, mais c’était son genre. Voilà pourquoi c’était là qu’il se pointait dans la salle de bain. Il y avait déjà un autre « garçon ». Pendant un bref instant, il avait cherché son prénom : Bryan. Il ne lui avait encore jamais parlé. Pas qu’il ne voulait pas, il n’en avait simplement pas eu l’occasion. Il avait toujours eu l’habitude d’être sociable, d’être gentil avec les autres. Le fait que Bryan était en boxer ne le gênait pas du tout, il trouvait ça normal. Il l’aurait vu dans sa tenue d’Adam que ça n’aurait strictement rien changé. James perdant du temps, il décida d’enlever son t-shirt O’Neill, dévoilant son corps.

« Hey, salut Bryan, c’est bien ça hein ? J’me suis pas encore présenté, moi c’est James, James Stoner. »

Une fois que Bryan s'était persuadé que c'était effectivement James et non pas une de ses hallucinations dû à la drogue, ce dernier fit la dernière chose que le jeune homme pensait qu'il ferait: il enleva son T-shirt, laissant découvrir un torse digne des plus beaux Dieux grecs. Il fallait avouer que dans une douche commune, voir un gars torse nu était loin d'être extraordinaire en soi, mais pour Bryan si.
Car James ne le fuyait pas - ni physiquement, ni des yeux.
Il ne regardait pas bizarrement comme si Hartford venait d'une autre planète.
En fait, Stoner faisait comme s'il était un garçon normal.

« Hey, salut Bryan, c’est bien ça hein ? »

Au grand étonnement du violeur, des paroles étaient sortis de la bouche de son idole. Ces paroles formaient une phrase et elles étaient dirigées vers lui. Son nom était même apparu dans cette phrase.
James Stoner lui parlait, et il connaissait même son nom!
Toujours aussi étonné et sceptique - peut-être que Stoner parlait à un autre Bryan -, le pensionnaire se contenta d'hocher lentement la tête.

« J’me suis pas encore présenté, moi c’est James, James Stoner. »

"Je sais."

Bryan se surprit lui-même de sa soudaine impulsivité: en fait, il se surprit surtout car il avait su se contrôler. Voix parfaitement neutre, en contrôle et sans émotions; même chose pour son corps et ses yeux, qui n'avaient pas bougé d'un pouce depuis l'arrivée de Stoner. Ça l'étonnait réellement car son esprit entier ne désirait qu'une chose; montrer à James son admiration envers lui.
Et qui sait comment il réagira si Bryan lui montrait ne serait-ce qu'une partie de cette émotion.
Non, il valait mieux pour lui de tout garder. Encore.
Comme il le faisait à chaque fois qu'il éprouvait une émotion trop vive et que les gens n'étaient pas habitués à voir.
Comme l'envie. L'envie brutale et spontanée de violer une blonde.
Sa psychologue lui avait dit, pourtant: "Bryan, si tu gardes tous tes sentiments en toi, tu finiras par exploser." Mais pour l'instant, il ne se sentait pas exploser: serait-ce la preuve qu'il pouvait se contrôler, que l'explosion intérieure ne se produira jamais et que cette psy était trop désireuse de lui trouver des maux qu'elle avait sortie cette phrase de son imaginaire?
Espérons-le.

« On fera quelque choseun de ces jours, c’est pas comme si on manquait de temps. Bon, c’est vrai qu’il n’y a pas grand chose à faire ici, mais quand même. Enfin, si ça te dit, je ne t’oblige pas hein. »

« Han, elle est chaude. Youpi. »

Fort heureusement pour ce Bryan, James ne prit pas en compte son 'je sais': s'il lui avait demandé ce qu'il savait au juste à propos de sa vie, le violeur n'aurait probablement pas su quoi lui dire - enfin, il ne saurait pas par ou commencer, en fait. Car Monsieur connaissait beaucoup de choses à propos de son modèle, autant sur sa vie au pensionnat que lorsqu'ils étaient libres. Hartford savait quelle nourriture il préférait, quel sport il pratiquait avant, le pourquoi de son arrivée ici... Même la marque de ses sous-vêtements! Mais chut! si le modèle en question était au courant, qui sait ce qui arrivera... Enfin, pour Bryan, tout ceci était un tant soit peu normal - quoi de plus habituel de se renseigner sur quelqu'un ou quelque chose qu'on aime? -, mais il savait que sa manière de voir les choses était différente de celle des autres.
Sinon, il ne serait pas dans ce pensionnat.

« On fera quelque chose un de ces jours, c’est pas comme si on manquait de temps. Bon, c’est vrai qu’il n’y a pas grand chose à faire ici, mais quand même. Enfin, si ça te dit, je ne t’oblige pas hein. »

... Alors là, Bryan William Alexis Hartford était à deux doigts de la crise cardiaque.
James Stoner, le meilleur ami de son pire ennemi, son modèle depuis son arrivée ici, voulait faire quelque chose avec lui un de ces jours. Ne devraient-ils pas logiquement se détester, comme le dit la fameuse maxime: "L'ami de ton ennemi est ton ennemi"? Peut-être riait-il en fait de lui, puisqu'il riait... Sauf que Stoner ne rigolait pas comme s'il se moquait de lui.
Il était sincère.
Trop sous le choc pour réagir, le violeur ne répliqua rien et continua de regarder son idole... se déshabiller!? Comment ça, il se dénudait sans gêne devant lui!? Impossible, non, mais non voyons, pourquoi il fait ça, pourquoi...
Ses boxers aussi!?
Bryan n'eut pas le temps de voir davantage puisque James était disparu sous la douche.

« Han, elle est chaude. Youpi. »

Ce ne fut qu'à ce moment qu'Hartford réussit à se rétablir du choc de sa rencontre et de marcher vers les douches. Il se dit aussitôt qu'il devait finir sa douche avant Lui, qu'il devait réussir à lui parler. Pour une fois qu'ils étaient seuls, il devait en profiter, voyons!
En deux temps trois mouvements, le violeur était déjà flambant nu sous la douche et se mit maladroitement du shampooing dans les cheveux. Le pensionnaire n'a jamais été vraiment habitué à prendre des douches aussi souvent qu'il le voulait, et l'hygiène lui était encore un peu étrangère pour lui. Il ne se douchait que lorsqu'il sentait que les regards se tournaient trop vers lui, que les gens faisaient trop de grimaces en le sentant.
Hartford rinça ses cheveux, se mit du savon un peu partout, se rinça encore et sortit tout de suite de la douche.
Ça lui prit au total moins de cinq minutes.
Mais ces cinq minutes lui permirent de nettoyer également son cerveau, qui lui conseilla fortement de sauter sur l'occasion de discuter avec James: il devait un peu faire comme lorsqu'il croisait une blonde dans la rue, sauter sur l'occasion le plus souvent possible.
Sans prendre la peine de se sécher - l'air ambiant s'en occupera -, Bryan William Alexis se mit une serviette autour de la taille et s'assied sur un des bancs qui se trouvaient face aux douches communes.
À la sortie de Stoner des douches, le violeur se trouvait dans son champ de vision - il l'avait fait exprès - et profita de son regain de confiance pour lui dire:

"On fera quoi un de ces jours?"

Son regain de confiance, il ne l'avait pas seulement pris de la douche. La présence de Stoner y avait aussi largement contribué: cet homme dégageait une si belle aura de confiance et de force que ça l'avait atteint également.
Ça devait être pour cette raison que James était son modèle...

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